mardi 31 mars 2009

une Expo sur la censure en Photographie, Chuck Président et l'école gratuite sur Youtube

Chuck Norris pourrait briguer la présidence du Texas si l'Etat Fédéral continue de dépenser tous les dollars du taxpayer. On pourrait aussi avoir Shwarzy président des Etats-Unis de Californie ?

Rejoignez la Khan Academy pour apprendre gratos les maths, l'economie, la finance, avec plus de 700 vidéos disponible sur Youtube.
C'est un des projets les plus interessants que j'ai vu sur le net à ce jour.




Allez voir L'Exposition photographique Controverses, à la Bibliothèque nationale de France. Elle est tout simplement magnifique
.

les Drones Israeliens frappent au Soudan

asymétrique
adjectif
Dépourvu de symétrie : Un bâtiment asymétrique.
Se dit d'un atome de carbone ayant quatre substituants différents.
Se dit d'un pli géologique dont le plan axial n'est pas vertical et dont les flancs n'ont pas le même développement (flanc long, flanc court).
(Larousse.fr)

Guerre asymétrique
Le concept de Guerre asymétrique est une guerre qui oppose la force armée d'un État à des combattants matériellement insignifiants, qui se servent des points faibles de l'adversaire pour parvenir à leur but souvent politique ou religieux. Les guerres asymétriques englobent notamment le terrorisme et se distinguent des guerres entre États.
(Wikipedia)




Des Drones de l'armée israélienne auraient bombardé un convoi à la frontière soudano-égyptienne en Janvier dernier. Cette information, publiée par le Sunday Times et reprise par l'AFP, a été confirmé du coté soudanais et israélien.

Ce convoi avait apparemment pour but de ravitailler le Hamas en roquettes.

Israel used unmanned drones to attack clandestine Iranian convoys in Sudan that were attempting to smuggle rockets into Gaza, Britain's Sunday Times newspaper reported.
The paper said that western diplomats confirmed that Israel attacked the Iranian truck convoys in late January and the first week of February in the remote Sudan desert, just outside the Red Sea town of Port Sudan.
The convoys had been tracked by agents from Mossad, Israel's overseas intelligence agency, the report added. The Sudanese government said this week it was investigating the possibility that Israel was behind the deadly air strikes, but so far had found no proof. Foreign ministry spokesman Ali Sadiq said there were two separate bombing raids against smugglers, killing about 40 people.
The Sunday Times said that had the rockets been delivered to Hamas, the militant Islamic group that controls Gaza, they would have raised the stakes in the conflict with Israel.
It quoted defence sources as saying the convoys were carrying Fajr-3 rockets, which have a range of more than 40 miles (65 kilometres), and were split into sections to be smuggled through tunnels into Gaza from Egypt. "They built the Fajr in parts so it would be easy to smuggle them into Gaza, then reassemble them with Hamas experts who learnt the job in Syria and Iran," a source told the paper.

The main reason for using drones instead of manned aircraft to attack was that a convoy forms a "slippery" target, a source said. "When you attack a fixed target, especially a big one, you are better off using jet aircraft. But with a moving target with no definite time for the move UAVs (unmanned aerial vehicles) are best, as they can hover extremely high and remain unseen until the target is on the move," the source said.

Donc si on résume bien Israël frappe sur le sol Soudanais une cible Iranienne ayant pour objectif le soutien militaire au Hamas Palestinien. Ce genre d'escarmouches et d'attaques ponctuelles sur des cibles localisées sur des territoires tiers est typique des guerres asymétriques. C'est un genre de conflit symptomatique de notre époque, à l'instar des bombardements répétés des États-Unis au Pakistan ciblant les Talibans afghans.

Le problème étant bien sur que au lieu d'avoir des guerres définies comme conflits entre nations, commençant un jour X et se terminant un jour Y, nous avons désormais des conflits de basse intensité qui se multiplient dans les zones instables (entre autres Nord-Kivu, Afghanistan, Irak, Darfour, Sri Lanka, Liban, Gaza, Pakistan), sans que la situation ne se résolve d'une manière ou d'une autre. Cette accumulation dans le temps ET dans l'espace représente une menace pour la paix et le relatif équilibre existant entre les principales puissances.




lundi 30 mars 2009

La course à l'armement relancée en Asie

ICBM
(sigle de Intercontinental Ballistic Missile, missile balistique intercontinental)
Missile balistique stratégique dont la portée est supérieure à 6 500 km.




En dépit de ce que le monde occidental peut penser, le monde est très instable sous l'apparente unipolarité imposée par la suprématie militaire américaine, et le parapluie d’une appartenance à l’OTAN ne sera peut-être pas suffisant pour se tenir à l’abri des prochains conflits. Rien qu'aujourd'hui, la Russie, la Corée du Nord et le Japon font les gros titres avec des annonces de remilitarisation.

Le président Russe Dimitri Medvedev multiplie les déclarations martiale et met son pays sur les rails du réarmement : aujourd’hui, l’armée russe vient d’annoncer aujourd’hui le lancement de test d’un missile balistique type Topol (SS-25) d’une portée de 10.000km.

De Ria Novosti:
MOSCOW, March 30 (RIA Novosti) - Russia will test launch on April 10 a Topol intercontinental ballistic missile from the Plesetsk space center in northern Russia, the Strategic Missile Forces (SMF) said on Monday.
The RS-12M Topol (SS-25 Sickle) is a single-warhead intercontinental ballistic missile (ICBM) approximately the same size and shape as the U.S. Minuteman ICBM. The first Topol missiles were put into service in 1985.
"The goal of the upcoming launch is to confirm the reliability of the technical characteristics [of the missile] during an extended service period," the SMF said in a statement.
The missile has a maximum range of 10,000 km (6,125 miles) and can carry a 550-kiloton nuclear warhead.
Although the service life of the SS-25 was extended to 21 years after a series of successful test launches last year, the missile will be progressively retired over the next decade and be replaced by a mobile version of the Topol-M (SS-27 Stalin) missile.
According to open sources, Russia's SMF has a total of 541 ICBMs, including 306 Topol missiles and 59 Topol-M missiles.
Le Kremlin n’en est pas à son coup d’essai en matière de com’ militariste. Depuis quelques années les tests de nouveaux systèmes d'armement et les annonces de renforcement du budget militaire se multiplient. On peut y voir la réaction de la Russie face au developpement de l'OTAN jusqu'a ses frontières (voir par exemple le conflit diplomatique sur la possibilité de l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie), et sa volonté de s'affirmer comme une grande puissance capable de s'affirmer comme l'égale des Etats-Unis.

De son coté, la Corée du Nord fait de nouveau parler d’elle après quelques mois de relative tranquillité. L’armée nord-coreenne s’appreterait elle aussi à tester un missile balistique.


Le Monde du 28 Mars 2009:
Les États-Unis et deux de leurs proches alliés, le Japon et la Corée du Sud, ont mis en garde Pyongyang samedi 28 mars : tout lancement de missile de la part de la Corée du Nord serait une violation des résolutions des Nations unies, et mènerait à une saisie du Conseil de sécurité.
La Corée du Nord avait annoncé qu'elle prévoyait un lancement de fusée pour mettre en orbite un satellite début avril. Les États-Unis et le Japon craignent qu'il s'agisse en réalité d'un test de missile à longue portée. La Russie a réaffirmé cette semaine le droit de Pyongyang à mettre en orbite des satellites non-militaires, mais a demandé à la Corée du Nord de ne pas procéder au lancement afin d'apaiser la situation.
La Corée du Nord a menacé de "prendre des mesures" si le Conseil de sécurité était saisi, et a notamment laissé entendre qu'elle cesserait toute collaboration quant au démantèlement de son programme nucléaire.
Robert Gates de son coté vient d’annoncer que les États-Unis n’abattraient pas un missile nord-coréen si celui-ci venait à être lancé.

De l’AFP :

WASHINGTON (AFP) — Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a affirmé dimanche qu'un tir de missile par la Corée du Nord était imminent mais que les Etats-Unis n'avaient pas l'intention de l'abattre.
"Je pense que si le missile se dirige vers Hawaii ou s'il a l'air de se diriger vers Hawaii, nous pourrions envisager quelque chose (mais) je ne crois pas que nous ayons l'intention de faire quoique ce soit dans l'immédiat", a déclaré Robert Gates sur la chaîne de télévision américaine Fox.
Il a semblé ainsi contredire l'Amiral Timothy Keating, commandement en chef de la région pacifique, qui a assuré que l'armée américaine était prête à abattre un missile nord-coréen si ordre en était donné.
Interrogé sur la possibilité d'un lancement, le chef du Pentagone a répondu: "je pense que ça va arriver". Mais "je dirais que nous ne sommes pas disposés à faire quoi que ce soit", a ajouté M. Gates.
[…]
Quant au Japon, il déploie son dispositif antimissile, notamment autour de son tout nouveau Ministère de la Défense, inauguré en 2007.
Cette ‘provocation’ nord-coréenne est une très bonne occasion pour le Japon de bander à son tour ses muscles et de montrer qu’il dispose de nouveaux systèmes de défenses efficaces. En plus des missiles anti-missiles Patriot, l'armée japonaise a également annoncé avoir deployé deux destroyers en Mer du Japon, le Kongo et le Chokai.

On aurait presque oublié que les japonais ont été une des plus grandes puissances militaires mondiales, ils nous rappellent ici qu’ils ne comptent pas rester dépendants militairement des américains pour les prochains 60 ans. A l’origine de ce déploiement ostentatoire de défenses antimissiles sur son territoire, un incident survenu en 1998 qui a profondément choqué les japonais et les a décidé a investir dans un arsenal défensif digne de ce nom. A l’époque, un missile balistique nord-coréen Taep'o-dong-1 a survolé le territoire nippon avant de s’abîmer dans le Pacifique, rappelant de manière volontaire (ou pas) la vulnérabilité du Japon face à une possible attaque, et provoquant au passage un sérieux incident diplomatique.

jeudi 26 mars 2009

Les Cartels Mexicains plongent le pays dans la guerre civile

ma·qui·la·do·ra
n.
An assembly plant in Mexico, especially one along the border between the United States and Mexico, to which foreign materials and parts are shipped and from which the finished product is returned to the original market.

nar·co·traf·fick·ing
n.
The smuggling and distribution of illegal drugs.

Le Mexique, 14è économie mondiale, 11è pays le plus peuplé, pays le plus "riche" d'Amérique latine, et également principal partenaire commercial des États-Unis, plonge chaque jour un peu plus dans la guerre civile. Non pas à cause de troubles politiques, d'insurrections populaires, de guerres ethniques entre autres causes habituelles, mais à cause des cartels de narcotrafiquants.

Ces cartels se disputent le contrôle du trafic de cocaïne et de marijuana à destination du marché américain. Ils ont connu une très forte expansion dans les années 1990 après avoir conclu de fructueux accords avec les cartels Colombiens, producteurs et distributeurs "historiques" de cocaïne, afin d'acheminer celle-ci par voie de terre à travers le Mexique. D'après les spécialistes, l'explosion de violence actuelle serait due à des conflits entre des Cartels en perte de vitesse, comme celui de Tijuana, face à la croissance très rapide de cartels plus jeunes, comme le Cartel de Sinaloa de 'El Chapo' Guzman.

Pour la seule année 2008, on compte 5.360 morts liés au trafic de drogue, principalement des trafiquants et membres de gangs, mais également des civils. C'est plus que le nombre total de soldats US tués en Irak à ce jour. Le gouvernement mexicain annonce plan sur plan sans paraître capable de maîtriser la situation. Il faut dire que la corruption par les cartels des fonctionnaires et forces de police complique fortement la tache du pouvoir central de Mexico City.

Ciudad Juarez, à la frontière avec la ville texane d'El Paso, est devenue une des villes comptant le plus d'homicides au monde, au cotés de Johannesbourg et Baghdad. A l'origine de ce macabre record, une guerre très violente entre le cartel de Sinaloa et celui de Juarez, "la Linea".

(Ciudad Juarez est également tristement célèbre pour les meurtres non résolus de plus de 400 femmes, vraisemblablement tués par le ou les mêmes assassins depuis 1993, qui n'ont toujours pas été arrêtés, et ce dans la quasi indifférence générale. Il faut dire aussi que la plupart des victimes sont des maquiladoritas, des ouvrières pauvres.)

Radio France International consacre un dossier à cette guerre des gangs, et donne quelques détails assez frappants du chaos qui règne l`-bas.
L’avenue du Triomphe de la République, la principale artère de la ville, a été rebaptisée par les habitants l’avenue du Triomphe des Narcos, à cause des multiples fusillades qui se sont déroulées à quelques centaines de mètres du commissariat principal. Les cartels n’hésitent pas à signer leurs forfaits du nom de leur chef, ou à laisser ce que l’on appelle des « narco-messages » qui accompagnent la tête décapitée de leurs victimes.

Cette situation délétère ne manque pas d'inquieter les autorités des deux cotés de la frontière. Hier, Hillary Clinton, nouveau secretaire d'Etat US, était hier en visite au Mexique, et a évoqué en termes fort peu diplomatiques la situation.

Du New York Times :
“Our insatiable demand for illegal drugs fuels the drug trade,” Mrs. Clinton said, using unusually blunt language. “Our inability to prevent weapons from being illegally smuggled across the border to arm these criminals causes the deaths of police officers, soldiers and civilians.
Entendre un représentant d'un gouvernement reconnaître que c'est la demande des pays riches qui est à l'origine du problème, c'est un progrès remarquable. Mais voyons si cette prise de position courageuse va etre accompagnée de décisions concrètes.
Mrs. Clinton’s remarks were coupled with a pledge that the administration would seek $80 million from Congress to provide Mexican authorities with three Black Hawk helicopters to help the police track drug runners.
Ils font ça depuis des années en Colombie, ça n'a pas empêché la production de cocaïne de continuer et les Cartels de proliferer... D'un autre côté ça permet de vendre des Black Hawk, c'est toujours ça de pris.
“We’ve got to figure out how to stop these bad guys,” she said. “These criminals are outgunning the law enforcement officials.”
Aïe, on retombe dans la rhétorique good guy/bad guy. L'article vaut le détour, c'est un parfait exemple du blocage idéologique des gouvernements. Ils ne comprennent pas que la prohibition des drogues, comme la prohibition de l'alcool en son temps, est un terreau fertile pour les organisations criminelles, qui s'enrichissent énormément (El Chapo Guzman, chef du Cartel de Sinaloa, est meme classé 701è fortune mondiale au palmarès Forbes), puis tentent d'influencer ou de confisquer le pouvoir politique, tout en terrorisant la population. Il n'y a aucun moyen d'arrêter ce phénomène une fois qu'il a atteint un certain point. Et quand les conflits entre gangs rivaux sont qualifiés de Mexican Drug War, on est en droit de penser que ce point est atteint..

La seule solution pour réduire l'influence des organisations criminelles comme les Narcos est de stopper la politique hypocrite de prohibition.

mercredi 25 mars 2009

Foreign Policy : la France censure Internet

Au hasard des lectures de mes feeds RSS, je tombe sur ça :

The List: Look Who's Censoring the Internet Now

FRANCE

What's targeted? File-sharing

What's behind the wall? The French Parliament is debating and seems likely to pass the world's toughest antipiracy law to date. Other countries have begun cracking down on file-sharers with fines, but the French law would require ISPs to deny Internet access to those who have been repeatedly caught illegally downloading material. A new administrative body would be created and granted judicial power to enforce the law. The controversial measure is strongly supported by music and film industry leaders, as well as President Nicolas Sarkozy (whose wife Carla Bruni recently released an album incidentally), and opposed by privacy groups and cable companies.

One of the law's most controversial aspects is that it would penalize anyone whose Internet connection was used for downloading illegal material, even if the person wasn't aware of it or the network was used without permission. All people in France, in effect, would be legally required to secure their wireless networks.
Cette article a le mérite de rappeler que cette loi HADOPI voulue par l'industrie du disque (Denis Olivennes, ancien patron de la FNAC est le rédacteur du rapport à l'origine de la loi, merci Denis!) , qui est présentée comme tout à fait respectueuse des Principes de la République blablabla (j'adore l'euphémisante "réponse graduée"), sera la plus répressive au monde. Ca fait quand même réfléchir de voir la France épinglée sur la question de la censure et de la liberté d'expression. Mais bon d'un autre coté on ne peut pas faire plaisir à ses amis patrons sans faire quelques concessions. Comment il ferait pour partir en vacances not'bon président si il rendait pas des petits services à ses copains?

Trois liens et une photo

Le mystère du mécanisme d'Antikythera, plus vieux système mécanique complexe jamais découvert, à été percé : il s'agit d'un calendrier solaire/lunaire permettant de prévoir les dates des prochaines fetes rituelles et des jeux olympiques.

Meza Lopez, dit "El Pozolero" (le soupier) a dissout plus de 300 corps pour les compte des Cartels mexicains.


Entomo, l'Homme Insecte, combat la criminalité dans les rues de Naples. Bon courage fiston!

J'adhère complètement à la vision qu'ont les japonais du christianisme. A quand un MahoMech IV ?

mardi 24 mars 2009

Vous avez aimé les subprimes...

...vous adorerez les Alt-A!

Voici la traduction faite par mes soins d'un article de the Economist paru le 5 Fevrier 2009. Un résumé en deux mots : c'est cuit.

Article original : Move over, Subprime.

Pousses-toi, Subprime
Aujourd’hui, des américains plus aisés sont en défaut de paiement sur leurs prêts.

L’époque où ce qui empêchait les banquiers de dormir était les hypothèques subprimes est depuis longtemps révolue – uniquement à cause des explosions en chaine à tous les niveaux dans la finance. En termes de toxicité, cependant, les subprimes n’ont eu aucun équivalent. Jusqu'à aujourd’hui, peut-être. Même si les marchés de crédits, particulièrement les marchés de crédit d’entreprise (corporate-debt), montrent quelques signes d’amélioration, la situation des prêts hypothécaires consentis aux Américains supposés plus aisés se dégrade à un rythme effroyable.
Particulièrement inquiétants sont les prêts hypothécaires “Alt-A”, proposés aux emprunteurs coincés entre le grade subprime et prime. Ce marché à été présenté comme un moyen d’étendre l’accès à la propriété à ceux qui, comme les travailleurs indépendants, ont une bonne solvabilité mais des revenus fluctuants. Ses fournisseurs se sont spécialisés dans des offres de prêts accompagnés de minces brochures et de pratiques exotiques comme les hypothèques à amortissement négatif, qui permet aux emprunteurs de payer moins que les intérêts, la différence étant ajoutée au capital restant dû.

Que les Alt-A aient des problèmes n’est certes pas une surprise. L’été dernier, par exemple, ils ont participé à mettre à bas IndyMac, une banque californienne. Mais la vitesse à laquelle ces prêts se sont dégradés ces derniers mois, et la réaction des agences de notations, furent saisissantes. Les impayés ont explosé dans les derniers mois de 2008. Ils ont même augmenté fortement pour les prêts contractés en 2005, avant même que la dégradation des notes devienne aussi fréquente (voir graphique).

Image

Les agences de notation courent pour tenter de rattraper cette réalité morose. Moody’s, qui l’été dernier à publié une étude très optimiste sur les Alt-A, a récemment quadruplé ses projections de pertes sur les titres adossés sur te tels prêts. Un flot continu de dégradation de cotations qui est devenu une véritable inondation ces dernières semaines, avec des milliers de tranches Alt-A buvant la tasse. Les chutes ont été inhabituellement brutales : sur les 59 milliards de $ de sécurités notées AAA entre le 29 Janvier et le 2 Février dernier, un surprenant 91% d’entre eux ont été directement changés en « Junk », d’après Laurie Goodman de Amherst Securities. En termes de notations, Alt-A fait pire que les subprimes.

Pour Moody, c’est “sans précédent”. Ce qui a le mérite d’être clair. L’agence s’attend maintenant à des pertes pour les titrisations Alt-A 2006-07 de l’ordre de 20%, comparé à une moyenne historique nettement en dessous des 1%. Comme un affreux écho du fiasco sur les CDOs (collateralised-debt obligations), les créanciers du bas de la structure peuvent s’attendre à des dépréciations totales de ces actifs, tandis que la vaste majorité des créanciers prioritaires (senior holders) ne sera pas à l’abri de substantielles pertes.

Les sommes en jeu sont désespérément importantes. Dans le pire des cas, les pertes portant sur les 600 milliards de $ de dettes Alt-A titrisées encore à payer pourraient s’élever à 150 milliards de $, admet David Watts de CreditSights, une entreprise de recherche. Des analystes de Goldman Sachs estiment possible des pertes sur les 1.3 trillions du marché total des dettes Alt-A – incluant les crédits titrisés aussi bien que non-titrisés – de l’ordre de 600 milliards, presque autant que les pertes attendues sur le marché des subprimes. Ajoutez à cela les option-ARM, un genre particulièrement virulent de prêt a taux variables, beaucoup d’entre eux étant de même essence que les Alt-A, et le chiffre potentiel atteint les 1 trillion.

Une part du problème provient du fait que les Alt-A sont apparus a la toute fin du boom du crédit fin 2006 et début 2007. A l’époque, les subprime avaient déjà mauvaise réputation. C’est alors que Wall-Street a mis au point une combine : il prit des emprunteurs qui auraient dû en temps normal être subprime et les a maquillés en «mid-prime ». Beaucoup de ces prêts étaient condamnés d’avance. D’après la Bank for International Settlements, un incroyable 40% des prêts hypothécaires contractés au cours du premier trimestre 2007 étaient des prêts «interest-only» ou à amortissement négatif.

En théorie, la baisse des taux d’intérêts durant l’année passée devrait amortir le « choc de remboursement » subi par les emprunteurs dont les prêts furent réajustés de taux d’appel bas à des taux plus élevés. Mais le prix de l’immobilier a chuté si abruptement que peut-être la moitié de tous les emprunteurs Alt-A sont en negative-equity ; pour beaucoup d’entre eux, abandonner leur bien semble être la meilleure option. De plus, les emprunteurs option-ARM qui ne s’attendaient pas à devoir repayer le principal avant 2015 ou plus tard pourraient maintenant être contraints à le faire dès cette année, car ils atteignent des plafonds qui déclenchent le remboursement prématurément. Les efforts du gouvernement pour contenir les saisies devraient aider ces malheureux, bien qu’ils devraient faire bien peu pour les détenteurs de bons adossés à des hypothèques, qui eux pourraient faire face à des pertes plus importante du fait des « cramdowns », c'est-à-dire quand les cours spécialisées dans les faillites imposent une réduction du capital restant dû.

Alt-Aaaaaargh

La douleur sera ressentie par toute l’industrie de la finance. Les sociétés d’assurance, qui ont absorbé un important mais inconnu nombre de créances remplies de Alt-A, seront désormais poussées à vendre dans la mesure où elles n’ont pas le droit de détenir des titres notés en dessous de « investment grade ». Les banques ont déjà vendu une part importante de leurs actions Alt-A aux hedges funds et autres compagnies d’asset-management, souvent avec d’importantes décotes. L’exposition de UBS à baissé de 26.6 milliards de $ à tout juste 2.3 milliards, par exemple. Mais d’autres banques européennes n’ont pas été aussi zélées. ING, une banque hollandaise, détient toujours 27.7 milliards d’euros de dette Alt-A. Les banques américaines sont assises sur peut-être 800 milliards de $ de ces titres.

Alors que la valeur des titres hypothécaires a chuté, les banques ont du vendre leurs avoirs, subissant des pertes « non-réalisées » qui ont érodé le montant de leur capital. De nouvelles vagues de dépréciations augmenteraient d’autant la pression à la baisse sur les prix. Ces dépréciations attaquent le capital également d’une autre manière, car les dettes de niveau « junk » portent une lourde pénalité de risque ; les banques doivent en effet mettre de coté cinq fois plus de capital qu’elles devraient le faire pour d’excellentes valeurs. Dégrader les notes affecte également les prévisions de bénéfices, en poussant les banques à admettre que les pertes classifiées comme temporaires sont désormais permanentes.

Les plus fragiles d’entre elles pourraient désormais avoir besoin de lever des capitaux frais. Si elles ont de la chance, les banques pourront transférer une part du risque aux gouvernements par des garanties d’actifs ou des « bad banks » qui assumeraient ces actifs nocifs. Le gouvernement hollandais a accepté d’assumer le risque de la plupart des valeurs Alt-A de ING, et l’exposition de 11.4 milliards de $ de Citigroup aux bonds Alt-A tombe sous la garantie qui est partie intégrante du plan de sauvetage de Novembre dernier.

Ce que le contribuable obtiendra en retour est loin d’être clair. Les officiels sont encore en pleine lutte pour savoir comment évaluer les hypothèques dépréciées. Estimer la valeur des prêts Alt-A peut être particulièrement difficile car ils sont terriblement hétérogènes, à cause d’un large assortiment d’options de remboursement. Les banques les moins rigoureuses détiennent certains actifs à environ 60 cents par dollar. Ceux de Morgan Stanley sont cotés à la moitié de ce montant. Son cours a rebondi récemment, en partie dans l’espoir que le groupe sera dans la mesure de comptabiliser (write-up) ces actifs une fois que le gouvernement aura dévoilé son plan de sauvetage.

Les plus grands perdants dans cette affaire de Alt-A sont les agences gouvernementales d’hypothèques, Fannie Mae et Freddie Mac. Ils ont se sont aventurés sur le marché en 2006-2007, flairant les bonnes affaires dans les états les plus enfiévrés d’immobilier comme la Californie et l’Arizona, confortés par des versement d’acomptes de 20%. Lorsque la baisse des prix de l’immobilier à dépassé ce montant, ils se sont retrouvés à détenir les premières pertes, les emprunteurs ayant emprunté avec un tel acompte n’ayant pas besoin de contracter une assurance hypothécaire.

Aussi gangrenés que les Alt-A paraissent, le pire est peut-être encore à venir. Alors que le chômage aux Etats-Unis se dirige vers les 8%, même les prêts les plus garantis se dégraderont. Les banquiers deviennent de plus en plus anxieux au sujet des 1.1 trillions de $ de prêts hypotécaires et valeurs « prime », dont ils détiennent personnellement la majeure partie, assumant qu’ils sont à l’épreuve des flammes.

Ceux-ci sont estimés dans leurs comptes à une valeur « beaucoup plus optimiste » que les hypothèques moins bien notés, d’après l’un d’entre eux. Quelques 70% des valeurs « prime » finiront tôt ou tard par voir leur note dégradée, d’après un « downgrade-o-meter » publié par JPMorgan Chase. Ainsi que l’explique Guy Cecala de la newsletter Inside Mortgage Finance : « La première vague de la tempête des hypothèques étaient les subprime. Maintenant nous sommes frappés par les Alt-A. Mais une plus grosse vague se profile à l’horizon, et elle englobe tous les types de prêts.»

(Traduction publiée en premier lieu sur le forum bulle-immobiliere.org le 05 Mars 2009)

Portait : Timothy Geithner et ses casseroles


Le secrétaire au trésor de l'administration Obama à son nom est partout dans les journaux, surtout depuis la publication officielle de son plan public-private partnership.

Il est assez interessant de se pencher sur l'homme qui occupe la fonction de secretaire au trésor car il personnifie la politique de la nouvelle administration démocrate pour tenter d'enrayer la crise économique et la récession qui frappe les Etats-Unis.

Soulignons d'ailleurs qu'il bien du mal à trouver des collaborateurs pour occuper les fonctions de direction au sein de son cabinet. D'après Paul Volcker, "The Secretary of the Treasury is sitting there without a deputy"; pas besoin de traduction je pense. (Depuis Lundi, il semblerait que certains de ces adjoints manquants aient finalement été nommés.)

Il y a quelques mois, les journaux encensaient ce "haut fonctionnaire discret et brillant", ancien directeur de la banque Fédérale de New York. On louait son experience, et son attachement à la fonction contrastait avec la réputation quelque peu sulfureuse d'un Hank Paulson, ancien CEO de Goldman Sachs.

Mais dès l'annonce de sa prochaine nomination, premier problème : il est soupçonné de fraude fiscale par le fisc américain. Afin de faire taire la controverse, il s'aquittera des arriérés d'impots reclamés par les autorités fédérales. Rien que de très habituel pour un homme politique, mais avouez quand meme que ça fait mauvais genre.

Bien avant cela, au début de sa carrière, il avait joué un role clé dans la politique US durant la crise asiatique de 1997-98. Selon les sources mainstream, il aurait été un des principaux artisans des plan de sauvetage pour les systèmes bancaires des tigres asiatiques, empechant l'effondrement complet de ces pays.

Mais tout le monde ne s'accorde pas sur son succès à résoudre la crise asiatique. D'après Paul Keating, ancien PM australien, il aurait effectué une lourde erreur de diagnostic de l'economie Indonésienne dans son rapport pour le FMI, et la solution appliquée aurait aggravé la situation dans ce pays, faisant de celui-ci la principale victime de cette crise financière.

Paul Keating :
"Soeharto's government delivered 21 years of 7 per cent compound growth. It takes a gigantic fool to mess that up. But the IMF messed it up. The end result was the biggest fall in GDP in the 20th century. That dubious distinction went to Indonesia. And, of course, Soeharto lost power."
Gigantic Fool, rien que ça. L'article tout entier vaudrait d'être cité et intégralement traduit. Tiens c'est une bonne idée pour un prochain billet.

Quand à son expérience en tant que Président de la Fed de New-York, qui était présenté comme un gage de sa qualification pour le poste, ça s'est rapidement retourné contre lui quand il n'a pas pu se défausser sur Hank Paulson et l'administration Bush pour expliquer l'échec de TARP1 et TARP2, vu qu'il a activement participé à leur élaboration.

Mais c'est quand a éclaté le scandale des bonus de AIG que Geithner a vraiment senti le vent du boulet: pris en flagrant délit de mensonge sur sa prétendue ignorance quant à ses bonus, il a catalysé sur lui toutes les critiques sur la mauvaise gestion du sauvetage de AIG par l'administration Obama. Même Arianna Huffington, pourtant cheerleader en chef du nouveau président américain, demande la tête de Tim.

Dans le meme temps, et alimentant également le ressentiment national à son égard, l'annonce officielle de la mise en place du plan de partenariat public-privé à été taillée en pièces par de nombreux commentateurs: les bears habituels et les conservateurs animateurs de talk-show nocturnes dans le Nebraska, mais également Paul Krugman, libéral proclamé et soutien de la politque d'Obama. L'article Despair over Financial Policy, qu'il a publié sur le site du NY Times, à connu un franc succès partout sur la toile. CNBC l'egalement interviewé afin qu'il puisse expliquer tout le mal qu'il pense de ce nouveau plan de sauvetage.

Crise Asiatique, compromission avec l'ancienne administration Bush, soupçons de fraude fiscale, et bouc émissaire dans l'affaire des bonus d'AIG, il semblerait que les jours de Geithner à la tête du département du trésor soient comptés.
Dans tous les cas, l'aura de Barack Obama comme sauveur du monde libre en prend un sacré coup. merci qui ?

Avant de commencer...

...Une définition de blog :

blog
nom masculin
(abréviation de l'anglais weblog, carnet de bord sur le Web)


Site Web sur lequel un internaute tient une chronique personnelle ou consacrée à un sujet particulier. (Synonyme : weblog.) [On trouve aussi la forme blogue.]

...Une définition d'intérêt:

intérêt

nom masculin
(latin interest, il importe)


Souci de ce qui va dans le sens de quelque chose, de quelqu'un, qui leur est favorable, constitue pour eux un avantage : Agir dans l'intérêt de la science.
Ce qui importe, ce qui convient, est avantageux : Il sait où est son intérêt.

...Un définition du conflit:

conflit
nom masculin
(bas latin conflictus, du latin classique confligere, lutter)


Lutte armée, combat entre deux ou plusieurs puissances qui se disputent un droit.
Violente opposition de sentiments, d'opinions, d'intérêts : Le conflit de deux générations.

Définitions extraites du dictionnaire encyclopédique Larousse en ligne.

Le besoin d'information est vital. Sans information, il nous serait impossible de comprendre le monde qui nous entoure et la société dans laquelle nous vivons.

Vous trouverez sur ce blog des billets évoquant quelques uns des conflits économiques, politiques, stratégiques et militaires qui rythment le quotidien de ce monde, comme par exemple la Crise Financière, la Guerre du Gaz, l'avenir de l'Union Européenne, la politique d'immigration des états occidentaux, la Guerre des Narcos au Mexique, etc...

Bienvenue à tous.