lundi 30 mars 2009

La course à l'armement relancée en Asie

ICBM
(sigle de Intercontinental Ballistic Missile, missile balistique intercontinental)
Missile balistique stratégique dont la portée est supérieure à 6 500 km.




En dépit de ce que le monde occidental peut penser, le monde est très instable sous l'apparente unipolarité imposée par la suprématie militaire américaine, et le parapluie d’une appartenance à l’OTAN ne sera peut-être pas suffisant pour se tenir à l’abri des prochains conflits. Rien qu'aujourd'hui, la Russie, la Corée du Nord et le Japon font les gros titres avec des annonces de remilitarisation.

Le président Russe Dimitri Medvedev multiplie les déclarations martiale et met son pays sur les rails du réarmement : aujourd’hui, l’armée russe vient d’annoncer aujourd’hui le lancement de test d’un missile balistique type Topol (SS-25) d’une portée de 10.000km.

De Ria Novosti:
MOSCOW, March 30 (RIA Novosti) - Russia will test launch on April 10 a Topol intercontinental ballistic missile from the Plesetsk space center in northern Russia, the Strategic Missile Forces (SMF) said on Monday.
The RS-12M Topol (SS-25 Sickle) is a single-warhead intercontinental ballistic missile (ICBM) approximately the same size and shape as the U.S. Minuteman ICBM. The first Topol missiles were put into service in 1985.
"The goal of the upcoming launch is to confirm the reliability of the technical characteristics [of the missile] during an extended service period," the SMF said in a statement.
The missile has a maximum range of 10,000 km (6,125 miles) and can carry a 550-kiloton nuclear warhead.
Although the service life of the SS-25 was extended to 21 years after a series of successful test launches last year, the missile will be progressively retired over the next decade and be replaced by a mobile version of the Topol-M (SS-27 Stalin) missile.
According to open sources, Russia's SMF has a total of 541 ICBMs, including 306 Topol missiles and 59 Topol-M missiles.
Le Kremlin n’en est pas à son coup d’essai en matière de com’ militariste. Depuis quelques années les tests de nouveaux systèmes d'armement et les annonces de renforcement du budget militaire se multiplient. On peut y voir la réaction de la Russie face au developpement de l'OTAN jusqu'a ses frontières (voir par exemple le conflit diplomatique sur la possibilité de l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie), et sa volonté de s'affirmer comme une grande puissance capable de s'affirmer comme l'égale des Etats-Unis.

De son coté, la Corée du Nord fait de nouveau parler d’elle après quelques mois de relative tranquillité. L’armée nord-coreenne s’appreterait elle aussi à tester un missile balistique.


Le Monde du 28 Mars 2009:
Les États-Unis et deux de leurs proches alliés, le Japon et la Corée du Sud, ont mis en garde Pyongyang samedi 28 mars : tout lancement de missile de la part de la Corée du Nord serait une violation des résolutions des Nations unies, et mènerait à une saisie du Conseil de sécurité.
La Corée du Nord avait annoncé qu'elle prévoyait un lancement de fusée pour mettre en orbite un satellite début avril. Les États-Unis et le Japon craignent qu'il s'agisse en réalité d'un test de missile à longue portée. La Russie a réaffirmé cette semaine le droit de Pyongyang à mettre en orbite des satellites non-militaires, mais a demandé à la Corée du Nord de ne pas procéder au lancement afin d'apaiser la situation.
La Corée du Nord a menacé de "prendre des mesures" si le Conseil de sécurité était saisi, et a notamment laissé entendre qu'elle cesserait toute collaboration quant au démantèlement de son programme nucléaire.
Robert Gates de son coté vient d’annoncer que les États-Unis n’abattraient pas un missile nord-coréen si celui-ci venait à être lancé.

De l’AFP :

WASHINGTON (AFP) — Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a affirmé dimanche qu'un tir de missile par la Corée du Nord était imminent mais que les Etats-Unis n'avaient pas l'intention de l'abattre.
"Je pense que si le missile se dirige vers Hawaii ou s'il a l'air de se diriger vers Hawaii, nous pourrions envisager quelque chose (mais) je ne crois pas que nous ayons l'intention de faire quoique ce soit dans l'immédiat", a déclaré Robert Gates sur la chaîne de télévision américaine Fox.
Il a semblé ainsi contredire l'Amiral Timothy Keating, commandement en chef de la région pacifique, qui a assuré que l'armée américaine était prête à abattre un missile nord-coréen si ordre en était donné.
Interrogé sur la possibilité d'un lancement, le chef du Pentagone a répondu: "je pense que ça va arriver". Mais "je dirais que nous ne sommes pas disposés à faire quoi que ce soit", a ajouté M. Gates.
[…]
Quant au Japon, il déploie son dispositif antimissile, notamment autour de son tout nouveau Ministère de la Défense, inauguré en 2007.
Cette ‘provocation’ nord-coréenne est une très bonne occasion pour le Japon de bander à son tour ses muscles et de montrer qu’il dispose de nouveaux systèmes de défenses efficaces. En plus des missiles anti-missiles Patriot, l'armée japonaise a également annoncé avoir deployé deux destroyers en Mer du Japon, le Kongo et le Chokai.

On aurait presque oublié que les japonais ont été une des plus grandes puissances militaires mondiales, ils nous rappellent ici qu’ils ne comptent pas rester dépendants militairement des américains pour les prochains 60 ans. A l’origine de ce déploiement ostentatoire de défenses antimissiles sur son territoire, un incident survenu en 1998 qui a profondément choqué les japonais et les a décidé a investir dans un arsenal défensif digne de ce nom. A l’époque, un missile balistique nord-coréen Taep'o-dong-1 a survolé le territoire nippon avant de s’abîmer dans le Pacifique, rappelant de manière volontaire (ou pas) la vulnérabilité du Japon face à une possible attaque, et provoquant au passage un sérieux incident diplomatique.

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