Le secrétaire au trésor de l'administration Obama à son nom est partout dans les journaux, surtout depuis la publication officielle de son plan public-private partnership.
Il est assez interessant de se pencher sur l'homme qui occupe la fonction de secretaire au trésor car il personnifie la politique de la nouvelle administration démocrate pour tenter d'enrayer la crise économique et la récession qui frappe les Etats-Unis.
Soulignons d'ailleurs qu'il bien du mal à trouver des collaborateurs pour occuper les fonctions de direction au sein de son cabinet. D'après Paul Volcker, "The Secretary of the Treasury is sitting there without a deputy"; pas besoin de traduction je pense. (Depuis Lundi, il semblerait que certains de ces adjoints manquants aient finalement été nommés.)
Il y a quelques mois, les journaux encensaient ce "haut fonctionnaire discret et brillant", ancien directeur de la banque Fédérale de New York. On louait son experience, et son attachement à la fonction contrastait avec la réputation quelque peu sulfureuse d'un Hank Paulson, ancien CEO de Goldman Sachs.
Mais dès l'annonce de sa prochaine nomination, premier problème : il est soupçonné de fraude fiscale par le fisc américain. Afin de faire taire la controverse, il s'aquittera des arriérés d'impots reclamés par les autorités fédérales. Rien que de très habituel pour un homme politique, mais avouez quand meme que ça fait mauvais genre.
Bien avant cela, au début de sa carrière, il avait joué un role clé dans la politique US durant la crise asiatique de 1997-98. Selon les sources mainstream, il aurait été un des principaux artisans des plan de sauvetage pour les systèmes bancaires des tigres asiatiques, empechant l'effondrement complet de ces pays.
Mais tout le monde ne s'accorde pas sur son succès à résoudre la crise asiatique. D'après Paul Keating, ancien PM australien, il aurait effectué une lourde erreur de diagnostic de l'economie Indonésienne dans son rapport pour le FMI, et la solution appliquée aurait aggravé la situation dans ce pays, faisant de celui-ci la principale victime de cette crise financière.
Paul Keating :
"Soeharto's government delivered 21 years of 7 per cent compound growth. It takes a gigantic fool to mess that up. But the IMF messed it up. The end result was the biggest fall in GDP in the 20th century. That dubious distinction went to Indonesia. And, of course, Soeharto lost power."Gigantic Fool, rien que ça. L'article tout entier vaudrait d'être cité et intégralement traduit. Tiens c'est une bonne idée pour un prochain billet.
Quand à son expérience en tant que Président de la Fed de New-York, qui était présenté comme un gage de sa qualification pour le poste, ça s'est rapidement retourné contre lui quand il n'a pas pu se défausser sur Hank Paulson et l'administration Bush pour expliquer l'échec de TARP1 et TARP2, vu qu'il a activement participé à leur élaboration.
Mais c'est quand a éclaté le scandale des bonus de AIG que Geithner a vraiment senti le vent du boulet: pris en flagrant délit de mensonge sur sa prétendue ignorance quant à ses bonus, il a catalysé sur lui toutes les critiques sur la mauvaise gestion du sauvetage de AIG par l'administration Obama. Même Arianna Huffington, pourtant cheerleader en chef du nouveau président américain, demande la tête de Tim.
Dans le meme temps, et alimentant également le ressentiment national à son égard, l'annonce officielle de la mise en place du plan de partenariat public-privé à été taillée en pièces par de nombreux commentateurs: les bears habituels et les conservateurs animateurs de talk-show nocturnes dans le Nebraska, mais également Paul Krugman, libéral proclamé et soutien de la politque d'Obama. L'article Despair over Financial Policy, qu'il a publié sur le site du NY Times, à connu un franc succès partout sur la toile. CNBC l'egalement interviewé afin qu'il puisse expliquer tout le mal qu'il pense de ce nouveau plan de sauvetage.
Crise Asiatique, compromission avec l'ancienne administration Bush, soupçons de fraude fiscale, et bouc émissaire dans l'affaire des bonus d'AIG, il semblerait que les jours de Geithner à la tête du département du trésor soient comptés.
Dans tous les cas, l'aura de Barack Obama comme sauveur du monde libre en prend un sacré coup. merci qui ?
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